Interrogatoire de Louvel

D. Reconnaissez-vous les deux instruments que je vous représente, savoir un poignard à lame plate et aigue avec une gaine en cuir, un outil ou autre stylet avec une gaine aussi en cuir et une clé forée ?
R. oui, monsieur, ces trois objets m'appartiennent.
D. consentez vous en conséquence à parapher les bandes de papier qui ont été collées autour desdits objets, pour en constater l'identité.
Rep. J'y consens et à l'instant a apposé la signature sur cinq bandes de papier attachées aux objets (...), savoir le poignard, la gaine, le stylet, la gaine et la clef forée.
D. reconnaissez vous le plus petit instrument pour avoir été brisé par vous lors de votre arrestation?
Rep. Oui, je le reconnais.
D. Dans quelle intention le portiez vous ?
R. pour mieux réussir dans mon projet.
D : etiez vous aussi porteur du poignard plus gros et à lame plate et aiguë, n’est-ce pas celui-là qui vous a servi à assassiner monseigneur le duc de Berry ?
Rep. oui c'est celui-là même.
D. depuis combien de temps l'aviez vous ?
Rep. depuis 1815 : je l'ai fait faire à La Rochelle.
D. Chez qui ?
Rep chez un coutelier qui demeure dans cette ville, à l'encoignure d'une rue qui est place des Cordeliers, par le chemin de cette place au marché.
D. qu'avez vous dit à ce coutelier, qui a dû etre étonné de ce que vous faisiez fabriquer un poignard ?
R. Je lui ai montré l'autre instrument plus petit et trouvé par moi et je lui ai dit de me faire un outil pareil mais un peu plus large.