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Objets politiques séditieux (France, 1814-1830)

Les objets séditieux sous la Restauration méritent bien d’être saisis comme des objets politiques à part entière. Objets de résistance ? Sans doute, oui, dans un univers de politisation où les signes et les objets occupent une place centrale. La sédition réside d’ailleurs autant dans les signes représentés que dans les dispositifs de monstration : ils dévoilent la réversibilité possible des pouvoirs et des souverainetés. Objets d’un culte diffus ? Le saut ne saurait être franchi en ce sens, tant les traces d’une religion de l’objet napoléonien restent fugaces. La vie sociale de ces objets, faute de sources adéquates, ne peut être restituée avec autant de finesse qu’on le souhaiterait. Hybrides, ils sont intégrés dans des circuits marchands autant que dans des espaces politiques, et difficilement saisissables autrement qu’à travers la machine à fantasmes que sont les rapports de police. À ce titre, les objets sont des agents pris dans des rapports de pouvoir qui dévoilent des imaginaires de la peur autant et même davantage que des pratiques populaires.

Pour citer cette étude : Emmanuel Fureix, « Objets politiques séditieux (France, 1814-1830) », ObjetsPol [en ligne], mise en ligne le 14 février 2024, https://objetspol.inha.fr/s/objetspol/item-set/63.